Ce livre est né d’un constat : la prégnance nouvelle de l’individu et des approches microsociologiques ou interactionnistes en Sociologie du Travail. Aurait-on abandonné les analyses structuro-fonctionnalistes et macrosociologiques ? Les sociologies du travail, des organisations, de l’emploi et des relations professionnelles seraient-elles passées d’un paradigme dominant à un autre ? Fondé sur une posture réflexive des auteurs par rapport à leurs propres travaux empiriques, cet ouvrage montre la richesse et la diversité des évolutions de la Sociologie du Travail : selon quelle méthode, avec quelle échelle, à partir de quels concepts et selon quel point de vue le sociologue appréhende-t-il le travail ? Cette réflexivité conduit aussi les sociologues à interroger le choix de leur objet : comment glisse-t-on, consciemment ou à son insu des relations professionnelles aux compétences ? Du travail ouvrier aux activités de service ? De la prise en compte des contextes productifs au monopole de la subjectivité ? Riche en interrogations et en débats, Le travail à l’épreuve des paradigmes sociologiques illustre la vigueur de la Sociologie du Travail. Laquelle tient en quelques certitudes : la diversité des approches pratiquées, les hybridations méthodologiques et les tentatives de combinaisons des paradigmes, quand elles sont possibles.