Dans les deux dernières décennies, les conditions d’exercice du travail se sont profondément détériorées alors qu’apparaissaient des matériels techniques et informatiques pour alléger les tâches physiques et intellectuelles. La plupart de ces détériorations prennent la forme de violences subies ou perçues par les salariés en provenance d’autrui. Que s’est-il passé ? Les causes structurelles de cette nouvelle situation sont multiples et échappent à la sphère immédiate du travail. Ces causes sont étroitement liées, d’une part, à la pression de logiques financières qui ont peu à peu dominé les « logiques industrielles » et, d’autre part, à la globalisation de l’économie qui a conduit à la délocalisation de nombreux emplois vers des régions à main d’œuvre à bas coût en même temps que s’accéléraient les privatisations de nombre d’activités du secteur public. Ainsi, pour rendre compétitives les entreprises maintenues dans les régions industrialisées les directions ont bien souvent interprété la demande d’augmentation de la productivité globale en termes d’accroissement de la productivité apparente du travail.