Les métiers du graphisme

Le graphisme est affaire de mots et d’images. Pourtant, alors que la communication visuelle a envahi nos sociétés contemporaines, le graphisme est paradoxalement devenu invisible aux yeux du grand public. Au croisement de plusieurs disciplines artistiques comme la photographie, la peinture, le cinéma, le design d’objet ou encore l’architecture, l’activité reste mal identifiée. À cela plusieurs explications possibles : la multiplicité des supports de création, de l’imprimé au web design, la diversité des statuts d’emploi et jusqu’à la diversité des termes le désignant, du graphisme au design graphique.

A partir des témoignages de jeunes graphistes en cours de professionnalisation et de graphistes renommés dans leurs différents domaines de création (affiche, animation 3D, publicité…), l’ouvrage présente la profession dans sa diversité de situations d’emploi – salarié ou indépendant, travaillant pour le secteur institutionnel ou le secteur commercial, pour le support imprimé ou animé – et décrit les enjeux auxquels elle est confrontée : adaptation aux technologies numériques qui tend à créer un fossé générationnel, diversité des formations, difficulté d’insertion dans un marché du travail où le talent et la notoriété laissent peu de place à la génération entrante, pourtant de plus en plus nombreuse depuis la fin des années 1990.

Au-delà des différences liées à l’exercice du métier et en dépit de phénomènes générationnels, des trajectoires convergentes sont identifiées, qui rappellent que l’histoire du graphisme est avant tout une histoire de regards : sur le monde, la société, la cité.

Le travail à l’épreuve des paradigmes sociologiques

Ce livre est né d’un constat : la prégnance nouvelle de l’individu et des approches microsociologiques ou interactionnistes en Sociologie du Travail. Aurait-on abandonné les analyses structuro-fonctionnalistes et macrosociologiques ? Les sociologies du travail, des organisations, de l’emploi et des relations professionnelles seraient-elles passées d’un paradigme dominant à un autre ? Fondé sur une posture réflexive des auteurs par rapport à leurs propres travaux empiriques, cet ouvrage montre la richesse et la diversité des évolutions de la Sociologie du Travail : selon quelle méthode, avec quelle échelle, à partir de quels concepts et selon quel point de vue le sociologue appréhende-t-il le travail ? Cette réflexivité conduit aussi les sociologues à interroger le choix de leur objet : comment glisse-t-on, consciemment ou à son insu des relations professionnelles aux compétences ? Du travail ouvrier aux activités de service ? De la prise en compte des contextes productifs au monopole de la subjectivité ? Riche en interrogations et en débats, Le travail à l’épreuve des paradigmes sociologiques illustre la vigueur de la Sociologie du Travail. Laquelle tient en quelques certitudes : la diversité des approches pratiquées, les hybridations méthodologiques et les tentatives de combinaisons des paradigmes, quand elles sont possibles.

La violence au travail

Dans les deux dernières décennies, les conditions d’exercice du travail se sont profondément détériorées alors qu’apparaissaient des matériels techniques et informatiques pour alléger les tâches physiques et intellectuelles. La plupart de ces détériorations prennent la forme de violences subies ou perçues par les salariés en provenance d’autrui. Que s’est-il passé ? Les causes structurelles de cette nouvelle situation sont multiples et échappent à la sphère immédiate du travail. Ces causes sont étroitement liées, d’une part, à la pression de logiques financières qui ont peu à peu dominé les « logiques industrielles » et, d’autre part, à la globalisation de l’économie qui a conduit à la délocalisation de nombreux emplois vers des régions à main d’œuvre à bas coût en même temps que s’accéléraient les privatisations de nombre d’activités du secteur public. Ainsi, pour rendre compétitives les entreprises maintenues dans les régions industrialisées les directions ont bien souvent interprété la demande d’augmentation de la productivité globale en termes d’accroissement de la productivité apparente du travail.

Introduction             Sommaire 

La chaîne invisible

 

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 (Réédition 2012) Au cours des vingt dernières années, le monde du travail a changé de planète. Flexibilité de la main-d’oeuvre, annualisation du temps de travail, précarité des contrats, exigence de qualité totale, déclin de la notion objective de qualification au profit de la «compétence» définie par l’employeur, plans sociaux dans les entreprises rentables, implication et responsabilisation des travailleurs, organisation en réseau, etc.

Une même logique implacable lie toutes les dimensions de cette métamorphose : l’impératif du «flux tendu», sans stocks, sans pause dans la circulation du produit, pousse à l’extrême l’exploitation du temps de travail pour satisfaire des exigences de rendement inédites dans l’histoire du capitalisme. Pourquoi les travailleurs et les syndicats ont-ils si peu résisté, et parfois collaboré, à une mutation qui intensifie le travail sans améliorer sa rémunération ?

La peur entretenue du chômage n’est qu’une part de la réponse. La sociologie du travail révèle en effet les stratégies et les jeux sociaux déployés par les individus pour sortir du flux tendu, ou le rendre acceptable, voire gratifiant. Mais cette implication contrainte des salariés participe aussi d’une stratégie délibérée de gestion du travail pour les conduire à internaliser la contrainte de rentabilité, à ne plus concevoir la distinction entre leur intérêt et celui de leur patron. Loin du rapport de domination brute à l’ancienne, le nouveau capitalisme met en place une chaîne invisible, auto-entretenue par ceux-là mêmes qu’elle aliène, une forme de servitude volontaire.

Cet ouvrage a été traduit en anglais (Durand Jean-Pierre, The Invisible Chain. Constraints and Opportunities in the New World of Employment, London, Basingstoke (UK), Palgrave, 2008) et en espagnol (La cadena invisible. Flujo tenso y servidumbre voluntaria, Mexico et Madrid, Casia abierta al tiempo/Fondo de Cultura Economica, 2011).

 Sommaire 

Les ressorts de la mobilisation au travail

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En quoi l’organisation et les conditions du travail se transforment-elles ? Quelles sont les formes présentes de la mobilisation des salariés ? Avec quelle autonomie et sous quelles contraintes ? Comment s’établissent les normes ? Comment se constituent, s’évaluent et sont mobilisées les aptitudes et les performances des salariés ? Comment ceux-ci s’adaptent-ils aux situations modernes du travail ? Quels rôles joue la diffusion des technologies de l’information et de la communication et quelle influence exerce la nouvelle place du client dans les procès de travail ? Quelle est la pertinence des paradigmes dominants avec lesquels les sociologues ont traité historiquement de ces thèmes ?Toutes ces questions prennent sens dans le va-et-vient entre les situations de travail (pris au sens micro et macro), le champ de l’emploi et de la formation (État des marchés du travail, gestion des emplois, dispositifs de formation…) et le contexte de la globalisation.

Les chapitres du présent ouvrage répondent à l’ensemble de ces questions en traitant de la diversité des situations selon les branches, selon la dimension des entreprises ou des administrations, selon le genre et selon le type d’activité des salariés. Sans oublier les nouvelles formes d’emploi et l’éventuel renouvellement des espaces de négociation. Enfin, parce qu’il s’agit d’un ouvrage collectif, cet ouvrage montre la grande variété d’approches et de paradigmes mis en oeuvre dans la sociologie du travail.

Ainsi, Les ressorts de la mobilisation au travail offre une vue exhaustive et une photographie fidèle de ce qu’est la sociologie du travail à l’instant où le sens du travail importe moins que ses devenirs.

Parution : Paris, 2005

Sociologie contemporaine

 

-Sociocont-miniLa sociologie s’est affirmée comme une discipline maîtresse parmi les Sciences de l’homme et de la société, au côté de disciplines plus anciennes. Elle sait rendre compte, éclairer, commenter et expliquer les situations sociales complexes et les changements sociaux. Grâce à sa puissance d’analyse elle dresse des diagnostics et avance des propositions dans les organisations, dans la ville, dans le système scolaire, pour la famille, etc. Elle a en même temps inventé une pluralité de paradigmes pour poursuivre le débat théorique et les controverses intellectuelles avec les autres sciences sociales.

D’un accès souvent difficile, la sociologie nécessitait une présentation claire. Après la genèse de la discipline puis son histoire jusqu’au milieu du XXème siècle, l’ouvrage expose les théories des auteurs contemporains : Boudon, Bourdieu, Crozier, Goffman, Garfinkel, Parsons, Touraine, etc. Pour chacune de celles-ci , J.-P. Durand et R. Weil présentent le contexte historique d’émergence, une synthèse des principaux apports théoriques et une critique. Deux chapitres traitent ensuite de la démarche et des techniques sociologiques. Dans la deuxième partie, des spécialistes français, belges et québécois exposent les débats en cours dans quinze champs spécifiques : l’urbain, le travail, le développement, le politique, la famille, le religieux, l’éducation, la culture, le sport, etc. La dernière partie questionne les usages de la sociologie aujourd’hui et réfléchit sur ses aptitudes à interpréter ou à changer le monde.

Destiné aux étudiants sociologues, cet ouvrage a aussi été conçu pour tous ceux qui désirent acquérir une seconde compétence en sociologie, à l’université, dans les entreprises ou dans l’administration. Il est l’outil de préparation aux concours comportant une épreuve de sociologie. En poursuivant l’objectif pédagogique d’explication des savoirs, Sociologie contemporaine arme le lecteur des concepts et des méthodes pour décrypter et comprendre les sociétés actuelles.

Dans cette troisième édition, les chapitres ont été actualisés et augmentés à partir des travaux sociologiques les plus récents. Un nouveau chapitre présente les thèses de Raymond Aron et de Georges Gurvitch alors qu’un chapitre conclusif interroge une dizaine de sociologues sur le statut scientifique de la sociologie et sur la place de la sociologie française dans le monde.

Sommaire 

Parution : Paris, 1989, 1997, 2006

La chaîne et le réseau

 

Chain-Reseau-miniLa fin tant annoncée du travail ouvrier tarde à se réaliser : plus du quart de la population active relève toujours de la classe ouvrière selon l’INSEE. Mieux encore, le travail sous contrainte de temps caractérisant la chaîne s’étend aux services dans la grande distribution, dans la restaurations rapide, voire au travail intellectuel des bureaux d’études.

Peugeot-Sochaux, ambiances d’intérieur. Les auteurs ont séjourné longtemps dans l’usine, au fil des lignes de montage ; l’un deux a durablement tenu un poste de monteur. À la routine quotidienne du travail se mêlent les rapports ambivalents entre générations, entre ethnies, avec une maîtrise décriée et des syndicalistes tout juste tolérés. Alors se construisent des jeux identitaires subtils et discrets tandis que se négocient en permanence des ajustements et des arrangements pour rendre le travail acceptable. Car si les postes de travail ont été améliorés, de nouvelles fatigues sont apparues à travers des cycles de travail sans cesse raccourcis.

La chaîne et le réseau. Le difficile travail à la chaîne demeure parce qu’il offre des compensations symboliques à l’effort. Telle est la raison d’être des ajustements sociaux permanents et des réseaux multiformes qui traversent la réalité des ateliers. Fragile et complexe, l’usine tient sur des compromis sans cesse recommencés. Réseaux sociaux, trajectoires individuelles et régulations se croisent pour cimenter le quotidien ouvrier. C’est de cela que traite ce livre ; car si la chaîne perdure c’est parce que le réseau des hommes au travail se plie aux nécessités. Jusqu’où ?

Parution : Lausanne, 2002

L’avenir du travail à la chaîne

 

avenir_travail_chaine_r_miniParce qu’elle concerne toujours de nombreux salariés, la chaîne reste le lieu emblématique pour analyser les transformations de l’organisation du travail et des relations professionnelles. Tandis que la plupart des constructeurs automobiles mondiaux ont cherché à introduire le teamwork né des pratiques japonaises, sa mise en oeuvre a été profondément influencée par l’histoire des firmes et les conditions nationales. D’où l’émergence d’une pluralité de types de relation salariale que cet ouvrage met en évidence à travers l’étude de vingt-quatre ateliers à travers le monde, fruit d’un travail sans équivalent à ce jour d’une équipe internationale de spécialistes du sujet. Quelle est la réalité du teamwork et du travail de groupe? Quelles compétences utilisées? Quelle évolution de la division du travail et de la coopération au travail? Quelle place accordée au syndicat?

Cet ouvrage s’adresse aux chercheurs, aux étudiants, aux enseignants, aux syndicalistes et à tous les praticiens qui souhaitent comprendre les changements à venir dans l’ensemble des secteurs de production de biens et de services, puisque l’industrie automobile sert de matrice aux révolutions organisationnelles depuis un siècle. La dimension comparative internationale les informe à l’heure de la globalisation.

Parution : Paris, 1998.

L’après fordisme

 

apres_fordisme_r_miniLes pays capitalistes ont vécu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sur un modèle productif baptisé fordisme, qui accompagna les plus belles années de la croissance. Ce modèle est en crise depuis le milieu des années soixante-dix. Mais sortir de la crise implique-t-il une rupture totale avec les principes de Taylor et de Ford ? Un ou des modèles productifs sont-ils en train d’émerger ? Comment les caractériser Quelle est l’influence du système japonais, du modèle suédois ou des méthodes de travail allemandes sur ceux-ci ?

En s’appuyant sur l’analyse des mutations en cours dans les entreprises – non seulement en France mais aussi au Japon, aux États-Unis et dans les autres pays européens-, ce livre fait émerger une réalité nuancée et complexe. On lira aussi avec profit la postface des auteurs -actualisant la première édition de 1993 -, qui permet de prendre la mesure des évolutions récentes (des crises asiatiques aux nouvelles formes du taylorisme en France…) et d’approfondir les enseignements tirés de leurs analyses antérieures: les thèses régulationnistes sont ici soumises à l’épreuve du terrain.

Fruit d’une collaboration entre un économiste et un sociologue, cet ouvrage s’adresse aux étudiants, enseignants, chercheurs, syndicalistes, mais aussi à tous les salariés socieux de comprendre les enjeux de leur époque.

Parution : Paris, 1993 et 1997

La fin du modèle suédois

 

modele_suedois_r_miniCet ouvrage rappelle ce que fut le modèle suédois, comment il s’est constitué et pourquoi il est aujourd’hui en difficulté. Il étudie tout particulièrement l’organisation du travail et les relations entre patronat et syndicats ainsi que l’État-providence et la politique familiale. Il montre comment l’insertion de la Suède dans l’économie mondiale a bouleversé les équilibres antérieurs.

Un nouveau système va-t-il émerger de la crise actuelle ? Sera-t-il inspiré du Japon ou confirmera-t-il la capacité de la Suède à suivre sa propre voie ?

Alors que la France est elle-même à la recherche d’un nouveau compromis social, ce petit tour chez notre voisin nordique, longtemps considéré comme idéal, apportera une base de réflexion précieuse.

Parution : Paris, 2006